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Photo du rédacteurPauline T

L’ascenseur émotionnel

Je suis passée par plusieurs étapes depuis juillet 2016 : l’euphorie des premiers semaines s’est vite transformée par une envie plus réservée de partir mais toujours aussi présente. Puis les mois passent, on se plonge dans le travail (phase budgétaire oblige !), on continue notre vie sans vraiment se concentrer sur notre projet d’avenir au Canada. La date et la destination étant encore un peu floue, on a du mal à se projeter.


Mes deux semaines de vacances, fin décembre, m’ont permis de me replonger dans mes projets et m’ont vraiment redonné le gout de partir à 200%. Pourtant, c’est là qu’on se rend compte que c’est probablement le dernier noël en famille avant deux ans…


Mais n’ayant toujours fait aucun choix et aucune démarche, c’est toujours aussi difficile d’y croire et de se projeter.


Début février 2017, je prends enfin mon billet et fait mon premier décompte : -110 jours ! Ca approche quand même ! Et c’est à ce moment que je me rends compte de tout ce qu’il me reste à faire… J’essaye de profiter un max de mes amis, et bizarrement je ne vois que les bons côtés de ma vie en occultant les mauvais. Et puis finalement, je n’ai plus trop envie de partir, je l’aime bien ma vie actuelle en fin de compte. J’ai de supers amis et de supers rituels qui vont définitivement me manquer ( ma petite bière au Hideout par exemple !). Dans ces moments de doute, on peut compter sur nos amis bienveillants qui nous remotivent et nous poussent à vivre nos rêves, malgré la tristesse de nous voir partir. Merci à vous de tout cœur de m’avoir épaulé et … supporté !


Coté travail, je voulais tout boucler avant de partir, laisser tout propre, monter tous les reportings pour 2017, tout automatiser mais sans redescente de budget c’est tout de suite un peu plus compliqué… Je me sentais mal de partir comme cà, j’avais l’impression d’abandonner mon « équipe » alors qu’ils sont quand même en partis responsables de mon coup de tête de partir… Et puis, il y a mes autres collègues, dont beaucoup sont aujourd’hui de véritables amis, eux aussi vont me maquer, nos petits rituels quotidiens… J’ai commencé à faire mes démarches mi-février (préavis logement, permis inter, etc). Merci Chaf d’avoir été là ! La semaine avant de l’annoncer, j’avais une boule au ventre à l’idée de le dire… Mais quand c’est enfin arrivé… Quel véritable soulagement ! De plus, vu la manière où cela s’est passé dans mon bureau, vraiment aucun regret ! En fait, c’était le moment que j’attendais inconsciemment depuis maintenant déjà 5 ans ! Je me suis rendu compte que peu importe la destination, je voulais juste, au fond de moi, mettre un terme à tout cà !!!


Les deux semaines qui suivirent (avant mon opération) m’ont provoqué une énorme joie jusqu’à mon dernier jour, qu’est-ce que j’ai pu être chiante !!! Merci à ceux qui ont participé à ma dépendaison de crémaillère et à ma dernière soirée à Paris avant mon déménagement. Ca m’a fait chaud au cœur !! Puis après cà, s’enchainent quelques jours pas très cools : déménagements ( mon dieu que le réveil a été dur après seulement 3h de sommeil !!), les 2 AR Paris-SMB, l’état des lieux) jusqu’à mon passage sur le billard.


Le premier mois de convalescence a été un peu plus difficile que ce que je pensais… et ne m’a pas trop laisser le temps d’avancer sur mon projet d’immigration bizarrement. Mais en fin de compte, j’ai réussi à tout (ou presque) boucler le dernier mois (surtout les derniers jours !). Je n’ai malheureusement pas eu le temps de dire au revoir à tout le monde, faute de tout boucler à la dernière minute à force de tout remettre au lendemain…


Je ne me rendais pas encore compte que je partais lors de mon dernier week-end à Paris, même si j’avais un petit pincement au cœur en disant un simple au revoir et à bientôt à mes amis. Le moment où je me suis vraiment rendue compte que je partais était la veille de mon départ lorsque je gardais ma nièce de moins de deux ans pour la dernière fois. Mon dieu que ça a été dur de lui dire au revoir, je n’ai pas réussi à retenir mes larmes au moment du dernier bisou et même après. Rien que pour elle, j’aurais pu rester. Elle a été ma joie de vivre pendant ces deux mois de convalescence pas toujours faciles… mon rayon de soleil dans les moments difficiles. Ca me manque tellement de ne plus entendre « ma tata d’amour ». Même une fois arrivée, le skype avec elle (vraiment trop émouvant et mignon) ou le fait de repenser à elle me font toujours un pincement au cœur et pleurer…


A passer deux mois entiers dans ma famille, à voir ma nièce quasi tous les jours, moments que je n’ai plus partagé depuis des années depuis mon départ à Paris, m’ont réchauffé le cœur mais m’ont également enlever l’envie de partir… Peut-être était-ce dû à ce lien familial retrouvé, à l’éloignement de mes amis (c’est tellement le fin fond du monde SMB !), et à mon manque d’activité lors de ma convalescence plus ou moins difficile physiquement et moralement.

Les adieux à l’aéroport ont été dans un premier temps stressant suite à l’arrêt total de mon portable sans pouvoir le faire redémarrer. Un grand moment de flip et une belle chaf en puissance ! Heureusement, il a refonctionné une fois arrivée à Montréal, nouveau signe que je devais partir ! Puis dans un second temps, très émouvant. Prendre ma famille dans les bras, les larmes aux yeux, un dernier salut de la main une fois les contrôles passés… un vrai déchirement… et tellement émouvant quand on sait qu’on n’est pas du genre à montrer nos sentiments chez moi.


La période avant le départ est pleine de rebondissement émotionnel, des « je veux partir tout de suite », des « je ne veux plus partir »… mais c’est tout à fait normal. C’est une aventure en tant que telle avant la vraie aventure outre atlantique !


Et je peux vous promettre que tout cà s’évapore une fois arrivée ! On profite à fond de notre nouvelle vie et de ce nouveau pays. C’était vraiment la bonne décision de partir !!!! Et en fin de compte, cet éloignement est plus dur à vivre pour ceux qui restent que pour la personne qui part.


"Qui a l'habitude de voyager sait qu'il vient toujours un moment où il faut partir... "

Paulo Coelho.


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